6 astuces pour parents épuisés

Etre de bons parents, notre rêve mais nous sommes souvent des parents épuisés. Comment se ressourcer tout en profitant de moments de qualité avec nos enfants ?

Cet article a été écrit pour vous par Sofia Alexandra Gouveia, consultante en parentalité et auteur du blog Autour du lien.

famille

Lorsque nous devenons parents, notre monde se transforme. Nous cumulons fatigue, responsabilités, une liste de tâches sans fin et un désir de passer des bons moments avec nos enfants.

Cependant, être parent n’est pas facile et nous pouvons parfois nous sentir démunis, voire même épuisés.

Il existe des façons de se ressourcer, tout en améliorant la qualité des moments passés avec nos chérubins. Les astuces que nous allons voir ensemble vous permettront de préserver votre bien-être, tout en favorisant l’épanouissement familial.

1 – Les besoins et le réservoir affectif

Tout d’abord, il est fondamental de comprendre que tout être humain a des besoins (physiologiques, de sécurité, de réalisation, etc.).

Lorsque ces besoins ne sont pas comblés, nous ne pouvons fonctionner à notre plein potentiel.

Dans le cas des enfants, en particulier les plus jeunes, ceci est d’autant plus vrai car leur cerveau n’est pas suffisamment mature pour prendre du recul ni attendre. Donc, si un bambin a faim, il ne pourra pas attendre comme le ferait un adulte.

En tant qu’adultes, nous avons le devoir de remplir les besoins de nos enfants, qui ne peuvent pas le faire seuls à cet âge là.

Nous devons également être à l’écoute des nôtres pour pouvoir les combler dès que possible, car cela est essentiel à notre propre bien-être. Nous ne pouvons prendre soin des autres que si nous prenons soin de nous mêmes. Nous ne pouvons donner que ce que nous avons reçu.

Notre réservoir affectif

De la même manière, nous avons tous un réservoir affectif qui se rempli et se vide en fonction des expériences vécues pendant la journée.

La taille du réservoir affectif de l’enfant est proportionnelle à sa taille. Ce qui veut dire que son réservoir peut être rempli vite, mais il se videra tout aussi vite !

Comment remplir son réservoir ?

À travers le jeu, un regard aimant, une écoute active, un câlin, …

Comment se vide-t-il ?

Une dispute entre les parents, un problème que l’enfant perçoit mais dont personne ne lui parle, un manque d’attention, etc.

Quand son réservoir est vide, l’enfant a un comportement que nous, adultes, jugeons inadapté. C’est à dire qu’il va jeter des objets, crier, taper, etc. Ceci arrive car son cerveau, encore immature de par son âge, ne peut gérer ce trop plein d’émotions.

La meilleure façon d’aider notre enfant à revenir au calme est d’accueillir pleinement et avec bienveillance son ressenti.

Lorsque notre réservoir affectif est plein, nous sommes en pleine forme et notre seuil de tolérance est beaucoup plus élevé. Notre fonctionnement sera alors optimal.

2 – L’efficacité du lâcher-prise

Règles, limites, besoins …

Le lâcher-prise est en lien avec les limites de chacun et les règles. Les règles sont propres à chaque communauté, pays et même famille. En général elles sont donc non négociables.

Les limites, par contre, sont corrélées aux besoins de chacun. Ce qui fait qu’elles bougent, qu’elles varient en fonction de plusieurs facteurs (l’humeur, l’âge, l’endroit où on est, etc.).

Un excellent moyen de faire baisser la pression sur nous mêmes en tant que parents est donc de lâcher-prise.

Pour cela, je vous invite à examiner vos besoins et les limites que vous posez à vos enfants. Voyez-vous des liens entre ce que vous leur imposez et vos besoins ou votre état d’âme à un moment donné ?

Il s’agit aussi d’observer votre enfant et d’essayer de comprendre quel besoin se cache derrière tel comportement. Essayez de répondre à son besoin avant tout et proposez lui des activités alternatives qui remplissent ses besoins.

L’enjeu sera de trouver un compromis qui aille à tout le monde.

Permettez-vous également d’expérimenter ce qui peut être lâché et en quoi c’est ok. Si on s’aperçoit que certaines des limites que l’on pose se font par automatisme, de par l’éducation que nous avons nous-mêmes reçus notamment, mieux vaut laisser tomber ces vieux schémas et chercher ce qui correspondra mieux à notre famille.

Lorsqu’on pose des limites à notre enfant, il est naturel que celui-ci présente des manifestations émotionnelles. Qu’il se sente en colère, triste, frustré, déçu, … à ce moment-là, il est fondamental que l’on soit à l’écoute de ses émotions et qu’on les accueille avec empathie.

Le fait d’accueillir, fait que l’enfant se sentira aimé inconditionnellement. Cela désamorcera la crise bien plus vite que d’essayer de le faire refouler ses ressentis. Ce qui, d’ailleurs, entraînerait des problèmes de comportement, de psycho somatisation ou même des maladies à moyen et à long terme.

Changez votre vision de l’enfance

Une chose qui aide énormément au lâcher-prise est le fait de changer sa vision de l’enfance. En effet, au lieu de voir ce que l’enfant fait comme une bêtise, essayez de le voir comme une expérience.

Car un enfant vient d’arriver au monde, il est en train d’apprendre. Et il a soif d’apprendre ! Ce qui le mène à expérimenter. Lorsque les adultes n’apprécient pas le résultat de ces expériences pourtant naturelles, ils les cataloguent alors de « bêtises ».

Il existe 3 raisons possibles pour que l’enfant “rate” son expérience, et il est important de les connaître. Ces raisons sont les suivantes :

  1. Soit il ne maîtrise pas encore le geste (il s’agit donc d’une maladresse involontaire) ; 
  2. Soit son réservoir affectif est vide et il a besoin de l’attention de son parent ;
  3. Soit il s’agit d’une exploration tout à fait normale, visant à voir quel sera le résultat de son action et à le répéter plusieurs fois, pour vérifier si le résultat est toujours le même.

Dans ces situations là, je vous invite à privilégier le lien avant tout, de façon à le préserver et à accompagner votre enfant au mieux. Au lieu de le gronder, montrez lui ce qu’il peut faire à la place. Ou bien, accompagnez-le dans ses gestes (sans pour autant le faire à sa place, car cela engendrerait de la frustration de sa part, qui veut “faire seul”) pour minimiser ce que vous aurez à nettoyer ou ranger par la suite.

Vous pouvez également, et cela est même souhaitable, le faire participer au rangement et nettoyage en lui montrant comment faire. Cela vous demandera un peu de patience et de temps, mais les résultats à long terme en valent bien la peine.

Pour conclure, gardez en tête que l’enfant est un être naturellement bon et doté d’empathie, qui coopère dès lors qu’il est en état de le faire. L’empathie est effectivement innée. Cependant, pour la préserver, il faut en avoir reçu.

3 – Des solutions créatives pour parents épuisés

Ce n’est pas évident de trouver l’énergie pour chercher des solutions créatives pour que cela se passe bien à la maison et avec nos enfants, lorsque nous sommes épuisés. C’est pourquoi on va vous en lister quelques-unes :

Activités plus calmes

Vous pouvez proposer à vos enfants des activités plus calmes que d’habitude, comme leur raconter une histoire ou jouer à un jeu de cartes tranquillement sur le canapé. Optez pour des jeux coopératifs, où tout le monde s’amuse, sans pression ni compétition.

Apéro sur le canapé

Au lieu de cuisiner un long repas alors que vous n’avez plus d’énergie, rassemblez des crudités, des fruits et des snacks. Vous pourrez alors proposer à vos enfants un apéro sur le canapé ou un pique-nique sur le balcon ou dans le jardin… 

Faites participer vos enfants

Faites participer vos enfants aux tâches ménagères et du quotidien. Bien sûr, il faudra adapter selon l’âge. Ceci favorise l’autonomie de l’enfant et vous permet aussi d’avoir un peu d’aide tout en occupant vos enfants d’une manière qui leur sera utile toute leur vie. Faites confiance à votre enfant et dites-le lui. Il a le droit à l’erreur. Si il ou elle refuse de participer, accueillez son refus, son non, écoutez-le – des fois il a juste besoin d’être entendu et après est en mesure d’accéder à votre demande. Vous pouvez également trouver des astuces pour rendre les tâches amusantes (exemple : lancer chaque vêtement de loin et essayer de le faire rentrer dans la machine…).

Laissez tomber ce qui n’est ni urgent ni essentiel

Autorisez-vous à lâcher prise aussi par rapport au ménage. Tout ce qui n’est pas urgent ou essentiel à votre survie ou santé pourra attendre. Se reposer est parfois bien plus judicieux et vous pourrez ensuite vous attaquer au ménage 2 fois plus vite, car ressourcé(e)s.

4 – Mode Survie : Activé

Si vous n’en pouvez plus, vous pouvez déclarer votre état d’urgence activé.

Le mode survie consiste à réunir tout ce dont vous et vos enfants aurez besoins pour les heures à venir et de vous installer confortablement sur le canapé ou un grand lit.

Parce qu’une situation exceptionnelle demande des mesures exceptionnelles. “Mais de quoi aurai-je besoin ?” Me demanderez-vous. Cela dépend de vous et de vos enfants, leurs âges, vos habitudes, centres d’intérêts, etc. Voici quelques idées :

  • De l’eau
  • Des snacks, fruits, pain, etc. C’est notamment dans cette situation que la proposition d’apéro/pique-nique pourra vous être d’une grande utilité.
  • Des jeux pour vos enfants et/ou pour toute la famille.
  • Des livres à lire ou regarder ensemble.
  • Des albums photos de vos vacances ou événements favoris. 
  • Un plateau avec de la pâte à modeler, du playmaïs ou des jeux de perles…
  • Un bon film à regarder en famille (ou que vos enfants regarderont pendant que vous vous reposez juste à côté d’eux).

Bref, soyez bienveillant(e) avec vous-même et prenez soin de vous. Si besoin, vous pouvez simplifier au maximum tout ce qui soit possible, voire reporter, voire même annuler. 

5 – Se ressourcer

Veuillez à vos besoins

Avoir du temps pour soi, pour pouvoir se ressourcer et recharger nos batteries, est essentiel.

Souvenez-vous, vous devez prendre soin de vous, pour être en mesure de prendre soin des autres.

Alors, veillez à ce que vos besoins, bien comme votre réservoir affectif soient suffisamment remplis. Cela est crucial pour limiter votre fatigue mais aussi pour vous permettre de profiter des instants en famille. 

Pratiquez des activités que vous appréciez

Faire des activités que vous appréciez et qui vous font du bien, est la clé pour vous ressourcer. Voici une petite liste d’exemples :

  • Lire ;
  • Écrire ;
  • Regarder un film ou une série ;
  • Dessiner ;
  • Faire du yoga ;
  • Méditer ;
  • Jouer (avec vos enfants, des amis, seul.e, …)

Quand vous n’avez pas le choix (soit parce que vous êtes parent solo, soit à cause du confinement ou pour toute autre raison), vous pouvez faire ces activités avec vos enfants.

Par exemple, si vous voulez dessiner, donnez du papier et des crayons à votre enfant pour qu’il/elle dessine en même temps que vous. Faites du yoga ensemble (donnez comme mission à votre enfant d’imiter tous vos gestes).

Le secret réside dans le fait d’essayer de rendre l’activité amusante pour votre enfant, de manière à ce que vous puissiez le faire tranquillement, même en l’ayant à vos côtés.

6 – Autorisez-vous à demander de l’aide

Parlez

Parler de ce que vous ressentez et de ce que vous êtes en train de traverser, peut contribuer grandement à vous soulager. Pour cela, il est crucial de trouver une personne qui sache vous écouter sans jugements et avec beaucoup d’empathie.

Pouvoir parler de tout et même pleurer, vous soulagera car cela libère des tensions accumulées.

Si vous n’avez personne de confiance dans votre entourage pour ce genre d’écoute, vous pouvez appeler la hotline SOS Parentalité au 0974 763 963 (appel non surtaxé). Ce sont des consultants en parentalité formés par Catherine Dumonteil-Kremer qui répondent à ces appels. Vous disposerez de 15 minutes pour parler de tout ce que vous aurez besoin/envie. Vous pouvez appeler plusieurs fois si vous en ressentez le besoin. En général, cette ligne est ouverte du Lundi au Samedi de 14h à 17h. Cependant, pendant le confinement, ces horaires ont été élargis. Retrouvez toutes les infos sur la hotline en cliquant ici.

Demander de l’aide

Vous pouvez également demander de l’aide et, si possible, passer le relais. À un.e ami.e, un parent, en faisant appel à une babysitter, etc.

Si vous êtes isolé.e et que vous n’avez pas les moyens de faire appel à une babysitter ou jeune fille au pair, vous pouvez rechercher des groupes facebook d’autres parents qui habitent près de chez vous et leur proposer de créer un réseau entre vous et de garder vos enfants à tour de rôle, pour que vous puissiez tous souffler.

C’est une pratique assez répandue dans les réseaux de parents qui font l’instruction en famille. Le proverbe africain “Il faut tout un village pour élever un enfant” me semble très approprié.

En effet, la multitude de relations et la richesse de la diversité apportent beaucoup à chacun.e et en particulier aux enfants.

De plus, les parents ont, eux aussi, besoin d’être bien entourés et qu’on les soutiennent dans cette aventure incroyable qu’est la parentalité.

Et vous, avez-vous d’autres astuces (respectueuses de votre enfant et de vous-mêmes) ? Si oui, n’hésitez pas à nous les partager en commentaire.

Sofia, Autour du lien

Pour découvrir d’autres astuces pour des parents heureux, cliquez ici ou !

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